Pendant deux mois et demi, les carnavaleux se retrouvent, se reconnaissent...
L'âge, le travail, la classe sociale n'ont pas d'importance dans la bande. On peut être des proches au carnaval sans pourtant se fréquenter dans la vie, se faire des "zôt'ches" et ne pas se reconnaître dans le civil. Le carnaval est une grande famille et il n'est pas question de manquer ce rendez-vous.
Il est néanmoins important de savoir où l'on met les pieds : respect des traditions , connaissance des chansons, des "règles" pour trouver progressivement son costume, sa place dans la bande.
Difficile d'expliquer pourquoi cette tradition ancienne a survécu, ni le succès sans cesse renouvelé de ce grand rassemblement populaire. Si les origines se perdent dans la nuit des temps, certaines affirment que les premières "bandes des pêcheurs" seraient liées aux fêtes données par les armateurs avant leur départ pour l'Islande. Toutefois, vers la fin du XVIIIe siècle, les armateurs commencent à se désengager vis à vis de cette coutume et les marins profitent alors de l'aubaine que représente la période du carnaval pour anticiper leurs journées récréatives. Dès le début du XIXe siècle, le port de Dunkerque affiche déjà l'un des carnavals les plus originaux de France.
Pendant que les tambours battent le rappel, l'énorme "pagaille" s'organise. Les "masquelours" méconnaissables sous leurs maquillages bariolés, se prennent bras dessus, bras dessous pour former des lignes. Les places du premier rang sont très convoitées car c'est là que l'engagement physique va être le plus complet. C'est aux premiers rangs qu'appartient le privilège de protéger les musiciens de la foule qui les suit.